Qui sommes-nous ?

Notre exploitation se situe à Saignelégier au cœur des Franches-Montagnes et s’étend sur plus de 75 hectares. Soucieux de maintenir les races d’origine suisse, nous élevons des espèces soutenues par Pro Specie Rara et adaptées aux conditions environnementales rudes de moyenne montagne, telles qu’une soixantaine de chevaux Franches-Montagnes, trois juments reproductrices de la race Einsiedeln, une trentaine de vaches mères Grises Rhétiques ainsi que quelques bouviers Appenzellois.

Souhaitant travailler le plus possible en circuit court, voire en cercle fermé, nous sommes quasiment autosuffisants concernant l’alimentation de notre bétail. En agriculture biologique, nous produisons le 100 % du fourrage dont nous avons besoin et environ une quinzaine d’hectares de nos surfaces sont en réseau écologique.

Nous réalisons également les travaux de fauche pour 3 autres exploitations voisines et collaboratrices, ce qui représente au minimum 160 ha par année.

Problématique de la fauche sur la faune sauvage

En février 2023, une étude réalisée par le Parc du Doubs sur la protection de la petite faune sauvage en période de fauche a permis de dresser un état des lieux et de mieux identifier les problématiques qui sont en jeu.

Il ressort de cette étude que les opérations de fauche sont destructrices pour l’ensemble de la faune de prairie, notamment à cause de l’évolution des machines agricoles, du manque de sensibilisation pendant la formation des agriculteurs ainsi que des contraintes liées aux dates de fauches et des conditions météorologiques.

La mortalité de la faune lors de la fauche, qui se traduit surtout par la mortalité des nouveaux nés, engendre des conséquences négatives sur de multiple domaines : la biodiversité, la qualité du fourrage (contaminations bactériologiques), l’impact psychologique sur la personne ayant fauché un animal, l’image de l’agriculture auprès du grand public ou encore les questions de responsabilités.

De nombreuses espèces vivant dans les prairies de fauche sont concernées. La plus médiatisée et la plus émotionnelle est le chevreuil (faon). Plus problématique, le lièvre (levraut) ou encore les oiseaux nichant au sol (le tarié des prés, le râle des genêts ou encore l’alouette des champs) subissent gravement les conséquences de la fauche moderne. Espèces vulnérables protégées en Suisse, leur densité de population est en déclin constant voire considérée au bord de l’extinction pour le râle des genêts.

Quelles solutions pour protéger la faune durant cette période ?

Le rapport du Parc du Doubs ouvre différentes pistes de réflexion et présente également les solutions techniques existantes, dont des détecteurs infrarouges à installer directement sur la barre de coupe des faucheuses.

Un constructeur de machines agricoles a développé des outils de détection directement installés sur le tracteur afin d’avoir un signalement « en direct » de la présence d’un animal.

Le dispositif Sensosafe de l’entreprise Pötinger (Autriche) couple des capteurs infrarouges optiques directement sur les barres de coupe. Une lumière est projetée sur le sol et une caméra détecte la variation de couleurs. En cas de détection d’un animal par le système, la barre de coupe se lève automatiquement afin de ne pas faucher la zone problématique. Ce système est efficace pour les faons, mais également pour les lièvres voire les grands oiseaux.

Convaincus que cette solution de détection est performante, nous souhaitons acquérir 2 dispositifs qui seront installés de manière définitive sur le tracteur. Ils seront opérationnels toute l’année, sur chaque travail de fauche, et donc pas uniquement au printemps lors des naissances.

Le but est de garantir la sécurité des autres animaux en tout temps.

Avec ces détecteurs, ce seront au minimum 160 ha par année de surfaces de fauches qui seront sécurisées et jusqu’à 300 ha en cas de fauche pour des tiers.

Pourquoi avons-nous besoin de votre soutien ?

Bien que les dispositifs soient disponibles à la vente en Suisse, cette technologie de pointe n’est que peu utilisée par les agriculteurs sensibles à la protection de la faune. En effet, les tarifs sont encore élevés et représentent un lourd investissement financier.

Les exploitants préfèrent faire appel à des associations de sauvegarde des faons qui utilisent des drones pour rechercher les faons en période de fauche. La prestation, qui a l’avantage d’être gratuite, présente cependant un certain nombre d’inconvénients (dépendance à des tiers et manque d’autonomie, plages horaires restreintes, liste d’attente, détection pas optimale pour les plus petits animaux de prairies, etc.)

Soucieux de la chute de la biodiversité, nous nous efforçons depuis plusieurs années à améliorer nos méthodes d’exploitation afin de réduire au maximum notre impact sur l’environnement.

Nos parcelles étant entourées de forêts et de pâturages boisés, elles sont très souvent occupées par du gibier. Malgré la réalisation des bonnes pratiques de fauches ainsi que l’utilisation de drone, nous avons tout de même été confrontés à la mutilation de faons ou de lièvres lors de coupes de foin et de regain. C’est pourquoi nous souhaitons franchir un cap important pour la protection de la faune sauvage en investissant dans cette technologie prometteuse.

Nous avons donc décidé de remplacer notre faucheuse actuelle par un nouveau modèle adapté à recevoir les capteurs Sensosafe et que nous finançons par nos fonds propres, ce qui représente près de 70% de la somme totale.

L’acquisition de 2 dispositifs serait une première sur le territoire des Franches-Montagnes. Par conséquent, nous nous engageons à mettre à disposition ces dispositifs aux personnes désireuses de tester les détecteurs. Des statistiques de fauches concernant les espèces épargnées seront tenues et transmises au Parc du Doubs à des fins scientifiques.

Leur utilisation représentera un outil complémentaire non négligeable au drone pour la sauvegarde de la faune de prairie.

Tarifs au 30.10.2023 :

• 1 détecteur de gibier Sensosafe pour faucheuse frontale : 12'124.50 CHF
• 1 détecteur de gibier 1000 pour combinaison de fauche : 21'098.00 CHF

Nos garanties :

Il est important pour nous de souligner que cet investissement est fait en faveur des animaux et de la biodiversité. Il ne nous apportera aucun gain financier supplémentaire puisque nous nous engageons à ne pas facturer de surcoûts sur les fauches réalisées pour des tiers avec ce dispositif, durant 2 ans au minimum.

Quelques informations supplémentaires

Brigitte Favre et Thierry Froidevaux, Ferme sous-la-Neuvevie 3, 2350 Saignelégier

Numéro de téléphone (Natel) : 078 667 02 60 (Thierry)

Lien vers le rapport d’étude du Parc 

Lien vers la vidéo de présentation Pötinger plus complète